Titre de l'ouvrage : Le
Géant de Kaillass (suivi de) La fête du cochon
Sous titre :
Auteur (s) : Peter
Turrini
Éditeur : Actes
sud Papiers, 2004
Nombre de pages : 94
pages
Mots clés : Différence
Genre littéraire : Théâtre
Présentation de l'ouvrage :
Le géant de Kaillass, situé en 1877 dans un
petit village d’Autriche, raconte l’histoire d’un géant
au grand cœur, exclu du chœur des Petits Chanteurs en raison de sa
taille. Lorsqu’un cirque (assez modeste) arrive au village, le géant
tombe éperdument amoureux d’une toute petite femme. Mais le tailleur
du village, qui a le sens des affaires, l’entraîne à sa suite
dans toute l’Europe. Le géant y sera présenté à
tout le gratin, avant de revenir, le cœur toujours battant, à Kaillass,
où il mourra – pour la plus grande prospérité du
village, qui verra désormais affluer les touristes sur la tombe du célèbre
géant. Cupidité d’un côté, naïveté
de l’autre. Manipulation/manipulé. C’est toujours celui qui
est différent qui est, au mieux, montré du doigt, et au pire,
sacrifié.
Sur un thème très voisin, La fête du
cochon, écrite en 1971, trente ans plus tôt, est une pièce
saisissante. Plus sociale et politique, elle développe sur une histoire
symbolique (quoique, c’est peut-être possible après tout)
les thèmes de la différence, de la violence, et du pouvoir des
notables. L’intrigue, très simple, est la suivante : dans une ferme
autrichienne, Valentin, le fils aîné, ne parle plus depuis quelques
mois. Il couine comme un cochon. Alors, tout est bon pour l’obliger à
parler : insultes, coups, tortures. S’il couine, c’est qu’il
est un cochon, non ? Alors, traitons-le comme tel : donnons-lui de la pâtée
aux cochons, et puis… saignons-le, si vraiment il ne se décide
pas à re-parler. Une pièce très engagée, violente,
horrible et amère, mais, paradoxalement, « tonique » pour
le lecteur ou le spectateur, qui ne risque pas de l’oublier.
Je ne connaissais pas Peter Turrini, né en Carinthie
(Autriche) en 1944. Il me semble, au vu surtout de La fête du cochon,
qu’on pourrait le rapprocher du mouvement des "Young Men in Anger"
(les jeunes hommes en colère), ces dramaturges anglais des années
70, très engagés socialement et politiquement.
Ces deux pièces sont du vrai théâtre
: j’entends par là que le texte, extrêmement fort, véhicule
aussi des images mentales très vivaces. On n’a qu’une envie,
c’est de les voir montées sur une scène française.
Faites-les lire autour de vous, passez-les à vos amis, c’est de
la grande littérature.
Prix : 15,00
€
Avis personnel :
Auteur du résumé : Nellie
Cooper Longelin