Titre de l'ouvrage : La
Légende de Pendragon
Sous titre :
Auteur (s) : Antal
Szerb
Éditeur : 1934
; Ibolya Virág, 1998 - Parallèles
Nombre de pages : 250
pages
Mots clés : Mythe,
Angleterre, Pays de Galles, Condition féminine, Rose-croix, immortalité
Genre littéraire : Fantastique
Présentation de l'ouvrage :
Angleterre, 1933.
János Bátky est un intellectuel touche-à-tout, travaillant
comme assistant scientifique, chercheur ou archiviste chez tout Anglais qui veut
bien l’employer. Il est hongrois, né à Budapest, mais vit
depuis quelques années en Angleterre. Il aime bien les Anglais, enfin surtout
la noblesse de leur contrée.
En fait, il vit tranquillement, sans problème financier, pouvant passer
son temps libre à écumer les bibliothèques. János
Bátky est un adorateur de livres, et de leur contenu. Mais surtout il aime
à étudier le comportement du genre humain. En dehors de ces hobbies,
sa vie est on ne peut plus calme.
Jusqu’à ce qu’il rencontre, à une
soirée mondaine, un personnage comme il les aime. Le comte Owen Pendragon,
qu’une discussion autour du mysticisme et du philosophe chercheur Robert
Fludd (lien
vers ce chercheur ou ici).
Alors même que l’avenir se présentait de la plus belle façon,
en la perspective d’éplucher l’une des plus belles bibliothèques
du pays de Galles, après l’invitation du Comte, tout va se détraquer.
János Bátky va entrer de plein dans le monde des chercheurs de
pierre philosophale, des mythiques Rose-croix, mais aussi des réels fantômes
gallois. Tout ceci mélangé à de « vulgaires »
histoires d’argent, d’assassin, de chantage… et d’amour.
Ce livre est un véritable délice d’ambiance
« club anglais ». Et une véritable horreur pour un lectorat
féminin ;-) …bienséance anglaise oblige. Le langage, les
différentes personnalités, les descriptions des paysages, anglais
ou gallois, tout a un cachet très « au-dessus » du peuple.
Les différences entre insulaires et continentaux, leurs propensions à
cacher leurs sentiments, leur envie pour les uns, les rendre excessif pour les
autres. Mais aussi celles entre anglais et gallois : « Je vous en
prie, avec moi, vous pouvez même parler sérieusement. Je ne suis
pas Anglais. Je suis gallois, et c’est, disons, à cinquante pour
cent, comme si j’étais continental. Un Anglais ne vous demanderait
jamais de quoi vous vous occupez, ce ne serait même pas convenable. Mais
moi, par fierté intellectuelle, je tiens à vous poser cette question
»
Durant toute la lecture, différentes questions philosophiques, sur l’ésotérisme,
les confréries mystiques, les légendes, les mythes créent
un fond intellectuel sérieux. Mais un fond qui n’endort jamais
l’intrigue du roman. De même les histoires d’amour n’entravent
en rien le rythme, grâce à des personnes aux personnalités
disparates, mais complexes, tout en restant comme il faut… rappelez-vous…
nous sommes dans la noblesse anglaise. Même un assassinat s’effectue
avec classe.
Ce qui est bizarre, on ne trouve pas une trace de politique, sauf lorsque l’un
des personnages, une Allemande dit, « Avant même que l’on
ait eu le temps de dire Heil Hitler ». Pourtant aucune trace d’idéologie
nazie dans ce qu’elle aura dit précédemment ou dira plus
tard. Pourtant l’auteur, de nationalité hongroise, finira assassiné
dans un camp de travail avant la fin de la guerre.
Puis le côté fantastique, ce mélange de récit de
légende, d’apparition comme le chevalier de minuit avec l ésotérisme
bien réel des rose-croix (Notre ancien président de la république,
François Mitterrand en aurait fait partie), tout cela donne un excellent
livre que l’on lit, plongé au plus profond de ses pages.
Une mention spéciale pour les bibliophiles, page 61
et 62.
La couverture est une œuvre de László Páal
intitulée Mare aux grenouilles, de 1875.
Traduction de Charles Zarembra et Natalia Zarembra-Huzvai
Prix : 10.67
€
Avis personnel :
Auteur du résumé : Dilvich