Titre de l'ouvrage : Sous
le règne de Bone (The Rule of the Bone)
Sous titre :
Auteur (s) : Russell
Banks
Éditeur : Actes
sud, 1995
Nombre de pages : 410
pages
Mots clés : Famille
récomposée, délinquance, Bien / mal, pédophilie,
Jamaïque, esclavage, drogue, rasta, parcours initiatique
Genre littéraire : Parcours
initiatique
Présentation de l'ouvrage :
Chappie est un enfant
de 14 ans, vivant dans une ville américaine sans grand intérêt,
enfin pas beaucoup plus qu’une petite ville sans travail de France. Avec
sa crête iroquoise, sa forte propension à fumer de l’herbe,
seule chose qui le « calme », et qui entraîne un besoin perpétuel
d’argent, qui et qui et qui… c’est la descente progressive de
ce que les américains appellent les « mall rats », des enfants
des galeries marchandes. Des zonards qui vivent de deals divers, qui glandent,
volent, se droguent. Tout au long du récit que nous fait Chappie de sa
vie, on pourrait penser que ce n’est que l’énumération
de tout ce qui peut arriver de pire à un enfant, la liste classique de
la famille séparée, plus pédophilie, plus drogue, plus mère
absente, plus beau-père trop présent, toutes ces choses qui vont
donner une excuse à une délinquance, une ambiance malsaine de voyeurisme
du lecteur, et de l’auteur par l’accumulation de tous ces stéréotypes.
L’enfance malheureuse dont on se délecte malheureusement dans la
production ados actuelle.
Mais pour cette histoire, pas de voyeurisme, pas d’étalage,
simplement les faits racontés par un enfant qui n’a comme notion
du mal et du bien que celle qu’il s’est forgée, qui en est
conscient. Différence entre crime et délit, entre dealer de l’herbe
et dealer du crack, entre abuser d’un enfant et abuser d’un adulte…
Il va passer de Chappie, zonard, à Bone délinquant avec tatouage,
poursuivre sa route, rencontrant divers personnages qui vont lui permettre de
bâtir sa vie, bikers violents, étudiants défoncés,
petite fille perdue, et plus tard un rasta, qui sera son vrai mentor, celui
qui l’aidera à découvrir son Je.
Un voyage qui parcourt un réel froid, jusqu'à une initiation onirique,
un voyage « aidé » par la Ganja, l’herbe qui permet
d’ouvrir le Je, de découvrir le Je. Un voyage que Chappie, puis
Bone va suivre, subir, mais en gardant toujours sa morale, la construisant tous
les jours, une morale qui lui permet de saccager une maison, mais aussi de sauver
une petite fille. Un voyage de constat politique, économique et social
vu par un jeune de 14 ans qui ne souhaite, en fait qu’être heureux
avec sa mère.
La transformation d’une chenille terne, emplie de dégoût,
de haine refoulée, d’amour familial refusé, en chrysalide,
qui prend la forme d’un bus abandonné. Le papillon naîtra
sous le soleil, mais c’est un papillon de nuit qui prend forme dans la
vapeur de Ganja, la violence de la mort et la découverte du sexe. Mais
un papillon libre, et entier.
Un livre plein de rêve, mais, qui reste noir, pessimiste.
Cela semble être, d’après la quatrième de couverture
un trait de l’auteur. Un livre à découvrir, un voyage initiatique
parfait, sauf peut-être vu par notre police. On n’est pas loin de
l’incitation à la consommation de drogue là-dedans ;-) .
Réédition : Babel n° 216
Prix : Actes
sud : 24,50 € ; Babel : 9,00 €
Avis personnel :
Auteur du résumé : dilvich