Titre de l'ouvrage : Sunk

Sous titre :

Auteur (s) : David Calvo Fabrice Colin Arnaud Cremet

Éditeur : 2005, Les Moutons électriques

Nombre de pages : 189 pages

Mots clés : île, monde englouti, frère

Genre littéraire : Fantasy

Présentation de l'ouvrage :

Résumé :

Sunk est une île qui coule… ou bien est-ce l’eau qui monte. Le résultat est le même. Les Villages sont engloutis, ainsi que les Villes. Dans l’eau, des hordes de requins attendent leur pitance.

Au Village d’Arnaud et Sébastien, le Maire envoie des équipes dans les hauteurs de l’île pour trouver du secours. Ramener tout ce qui pourrait sauver le Village… des gens pour écoper, un miracle, n’importe quoi.

Arnaud et Sébastien sont frères, et orphelins. L’un est un voyou, lecteur boulimique, adorateur des Canards et de leur Roi. L’autre est magicien, qui lorsqu'il pleure, son flot de larmes est si grand qu'il engloutit encore plus l’île. Mais il trouve un peu de réconfort dans Gadd, la taupe qu’il garde au chaud dans sa poche.

Accompagnés de Bord, une armure, d’Elvis, un nain, de Bien Bien, humain aux deux personnalités simultanées, mais identiques, de Médée, une sorte de guerrière avec une lance appelée aussi Médée, et de Pross, un littéraire aux multiples diplômes, ils se lancent à l’assaut du sommet de l’île...Une île qui perd du terrain sur l’eau aussi vite qu’ils progressent.

Entre Roue de la Fortune tueuse, Ville de pierre, toujours à la recherche de Picon et de Pizza, pourchassés par des bandes d’orques épaulards, de paysans, se déplaçant continuellement, à pied, à vélo, à canard, l’équipée de nos héros va poursuivre son chemin tant bien que mal, contre l’île, mais aussi contre les hommes.

Avis :

A chaque fois que je me suis arrêté dans ma lecture, je me suis demandé si nos deux écrivains n’étaient pas sous « influence », autre que celles, littéraires, citées dans la quatrième de couverture. Mais on peut dire la même chose de celui qui a décidé de les suivre dans ce roman en l’illustrant.

Au sujet des références littéraires citées, on trouve Jacques Tati, à qui l’on doit cet univers loufoque, mais si sérieux, que l’on hésite entre le sourire et l’angoisse. Robert E. Howard, nous apporte sa Fantasy. Pour Marcel Pagnol, bien que j’aie lu (il y a très longtemps) bon nombre de ses livres, je ne saurais identifier sa contribution. Peut-être le côté descriptif.

Ce qui est sûr, c’est que l’on a droit à un livre très particulier, très personnel, et sortant de l’ordinaire. Que cela soit au niveau de la construction du récit, avec par exemple le découpage des chapitres, entrecoupés de petites illustrations noirs et blanc. Mais aussi dans l’entrelacement des destinées, de la réalité et des rêves des personnages.

Les relations entre les deux frères sont intenses. Rapport disciple à gourou, protecteur et protégé, croyant contre athée, fort / faible… mais toujours fermement proches et soudés.

Les autres personnages sont tout aussi forts. Même si moins impliqués. Ils seront le support des deux frères dans cette quête mystique pour l’un, réaliste, sentimentale pour l’autre. Avec comme point de raccord la survie de chacun.

Pour supporter les conditions du voyage, nos héros s’inventent d’autres buts, des excuses moins terre à terre que la simple survie. La foi, l’adoration, l’amitié pour une taupe. Tout pour oublier l’inéluctable avancée de l’eau, et la mort qu’elle traîne avec elle. Pour oublier le café à la vase et l’eau de mer, les Pizzas aux cailloux, à la poussière, les amis qui meurent, reviennent, meurent de nouveau (oui, on a droit à un nouveau Kenny), les chants d’un sanglier, le prosélytisme d’un Plombier polythéiste.

Je suis particulièrement attentif aux fins de récits. Si la pirouette utilisée n’est pas nouvelle en littérature, elle est très bien amenée, et tout aussi efficace que le restant du livre.

 

Un livre de fantasy, de fantastique, de philosophie, de rapports humains, mais pas de morale . Un livre dans lequel on trouvera difficilement un personnage à qui s’identifier, sauf si on a quelques tendances masochistes, ou des envies de croyances faciles. Un livre sur la montée des eaux qui s' approche de notre actualité … tiens je n’y avais pas penser en le lisant  :-) .

Il serait intéressant de savoir comment les deux auteurs ont fait leur travail d’écriture. Un frère chacun ? L’un la vie de l’île, l’autre les héros ? Sont-ils des frères cachés ?

 

Pour finir, Sunk n’est pas un livre facile, ni d’une lecture aisée. Il demande une vraie attention, et n’est pas vraiment un livre de plage (mais je ne suis pas à la plage). On n’en ressort pas vraiment heureux, sauf pour ce qui est du plaisir d’avoir encore eu la chance de tomber sur un bon ouvrage.

Illustrations très importantes de Arnaud Cremet

Prix : 13,00 €

Avis personnel :

Auteur du résumé : Dilvich